Certaines histoires ont tout d’une légende urbaine, mis à part le fait qu’elles sont véridiques. Les habitués des Ardentes ont déjà tous entendu parler de ces spectateurs qui dissimulent des bouteilles d’alcool sur le site avant le début de la grand-messe. La Meuse a mis la main sur l’un d’eux, il nous explique ses techniques et ses motivations.
Vincent, dont nous ne révèlerons pas le nom de famille, n’est ni un vandale, ni un crève-la-faim. Bénéficiant d’une assez belle situation, il se rend chaque année sur le site du Parc Astrid pour y dissimuler des bouteilles d’alcool avant le début des Ardentes. « J’avoue que c’est plus pour épater mes copains que par réelle nécessité », nous a confié celui qui n’a encore loupé aucune édition du festival.« L’idée m’est venue quelques semaines avant la troisième édition. Je passais sur le Ravel à la fin du mois de juin et j’ai vu que le site était complètement désert. Je me suis alors dit que je pourrais facilement planquer une petite poire pour la soif et la ressortir une fois que le festival aurait débuté. »
Cette année-là, Vincent s’est contenté d’enterrer une bouteille de whisky à proximité d’un grand arbre sur la plaine. Sa technique a depuis lors considérablement évolué. « L’erreur à ne pas commettre, c’est d’utiliser un récipient en verre, car on est rapidement repérés par le service de sécurité. Le mieux à faire, c’est encore de remplir des bouteilles en plastique avec un alcool blanc. Comme l’eau est autorisée sur le site, personne ne viendra vous la confisquer. J’utilise aussi des points de repères, car il m’est arrivé de ne pas retrouver mes bouteilles une fois que je retournais les chercher. Aujourd’hui encore, je suis incapable de dire si elles sont toujours là où si quelqu’un d’autre les a trouvées. »
Tout un arsenal pour contrer les fraudeurs
Si nous déconseillons vivement aux festivaliers d’imiter Vincent, il faut admettre que sa chasse aux trésors conserve un caractère bon enfant. Le risque est évidemment que d’autres prennent exemple sur lui pour faire entrer aux Ardentes des substances illicites ou des objets dangereux. « Nous avons tout un dispositif pour coincer les fraudeurs », précise Frédéric Veraghaenne, le responsable de la sécurité de l’évènement.« Je ne les détaillerai pas car ça risquerait de les rendre moins efficaces, mais je peux vous assurer que tout est mis en œuvre pour empêcher les dealers et les fauteurs de trouble de sévir. Notre arsenal est à la fois préventif et répressif, avec une surveillance permanente du site et des sanctions directes pour tous les contrevenants. Quelqu’un qui essaye de faire entrer de l’alcool dans l’enceinte du festival ne risque pas grand-chose, on se contentera de lui confisquer ses bouteilles. Mais quand il s’agit de drogue ou d’objets dangereux, nous appelons immédiatement la police. » Sous ses aspects hyper-cools, l’organisation des Ardentes sait visiblement se montrer ferme quand la situation l’exige.