Musicienne, elle a suivi les cours au Conservatoire de Liège. Premier prix de violon à 17 ans à peine, elle s’est ensuite perfectionnée à Paris avant de parcourir le monde comme violoniste professionnelle.
Depuis 20 ans et de manière ininterrompue, elle est la cheffe violon attitrée d’Helmut Lotti et l’accompagne sur tous ses concerts. Réserviste au sein de l’Orchestre Philharmonique de Liège et de l’Opéra Royal de Wallonie, elle se produit principalement dans les événements en mode électronique aux quatre coins de la planète.
Où en est votre situation en tant qu’artiste ?
Je suis à l’arrêt complet depuis mars. Depuis lors, tous mes contrats ont été annulés ou reportés. Sans aucune garantie. Quelles soient privées ou publiques, en Belgique ou à l’étranger, toutes mes dates ne sont plus d’actualité.
Quel est votre quotidien aujourd’hui ?
Habituellement, quand je ne suis pas sur scène, je demeure attentive aux différentes opportunités. Mais malheureusement, c’est très calme en ce moment. Aucune perspective de reprise ne semble se dessiner. J’essaie donc de m’occuper, de me perfectionner et de me cultiver. Je cogite aussi sur mon avenir professionnel.
Peut-on évaluer vos pertes ?
Elles sont proches des 100%. Toutes mes activités sont liées à la scène. Les concerts comme les événements ont fermé leurs portes. Je n’ai plus aucun revenu.
Quelles sont vos perspectives ?
En tant qu’artiste, je ne bénéficie d’aucune aide. Le statut officiel m’a été refusé. Il n’y a malheureusement aucune structure, ni aucune garantie de protection pour les artistes comme moi. Pourtant, nous ne comptons pas nos heures. Entre les répétitions et le travail de préparation, ce métier que j’aime est le fruit de nombreux sacrifices. Faute de solutions, j’ai dû me tourner vers le CPAS qui a reçu un subside exceptionnel pour venir en aide aux personnes qui n’entrent dans aucune case.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Je pense que nous allons devoir encore patienter quelques mois. Mais je ne vois pas d’éclaircie avant l’automne prochain. Le plus dur est que nos échéances sont à chaque fois repoussées. L’attente devient longue. Je m’étais battue pour faire de ce métier mon activité principale. Mais aujourd’hui, je pense tout doucement à ma reconversion. Une remise en question pour m’assurer un minimum de sécurité.VINCENT ARENA