Durant cette période de crise où le secteur culturel est à l’arrêt complet, notre rédaction vous propose la rubrique « Soutenons la culture ». Chaque samedi, nous donnons la parole à un acteur culturel liégeois. Aujourd’hui, c’est Laurence Hottart, la présidente du conseil d’administration de l’ASBL Les Grignoux, qui répond à nos questions. Avec son équipe, elle gère les cinémas Sauvenière, Le Parc et Churchill à Liège. En tout, ce sont huit salles de cinémas qui ne peuvent plus accueillir leurs clients en cette période de crise.Où en est la situation des Grignoux ?
Nous avons cessé nos activités Horeca le 18 octobre dernier. Nos salles de cinéma sont fermées depuis le 28 octobre au soir. Même si notre ASBL a toujours été bien gérée, la situation devient alarmante. Après 14 semaines à l’arrêt en début d’année, nous tablions sur la rentrée. Mais ce second confinement est plus dramatique que le premier. Car nous sommes cette fois en pleine saison. C’est très préoccupant.
Quel est le quotidien de vos équipes aujourd’hui ?
Nos travailleurs de terrain sont tous au chômage. Les autres secteurs continuent de fonctionner mais essentiellement en télétravail. Tout comme le collège directionnel.
Peut-on évaluer vos pertes ?
Après l’été, nous avons observé une chute de plus de 60% de notre exploitation. Nous avions placé tous nos espoirs dans cette fin d’année afin de remonter la pente. Il est encore difficile d’estimer les pertes sur l’année complète. Elles se situeront entre 60 et 70%.
Quelles sont vos perspectives?
Nous avons réduit nos frais fixes comme les loyers, les coûts énergétiques ou les frais des fournisseurs. Plusieurs fonds d’urgence ont été débloqués. La semaine dernière, la Région wallonne a décidé d’octroyer une aide aux structures ASBL pour leurs activités Horeca. Notre ASBL est solide et possède des liquidités. On espère ainsi s’en sortir. Nos équipes ont également mis en place une action en ligne « Cinépilou » à l’attention des familles. Le vendredi soir, nous leur proposons un rendez-vous cinéma qui demeure en ligne pendant trois heures. A l’achat d’un ticket, ils reçoivent un lien pour un film accompagné d’une présentation enregistrée et d’animations pédagogiques pour les enfants après la séance.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Nous ne pensons pas obtenir l’autorisation de rouvrir avant le 1er février. Notre espoir réside dans la jauge qui sera alors permise en salle. En espérant qu’elle ne soit pas trop limitée. Car en-dessous d’une certaine capacité de remplissage des salles, ce n’est clairement pas rentable. VINCENT ARENA