Marianne, vous voilà dans un nouveau rôle, pourquoi ?
Je n’attendais que ça ! J’ai tourné pendant onze années dans la peau de Maria Ulrika Von Glott, cette cantatrice allemande foldingue dans « L’Ultima Recital ». J’ai compris avec le temps que c’était trop long. Désormais, comme avec Miss Carpenter, je me limite à trois ans d’exploitation d’un personnage. C’est bien suffisant.
Et cette fois, ce n’est pas un rôle de composition. Si ?
Ah non ! Tatie Jambon, c’est vraiment moi ! Et je le suis aussi dans la vraie vie. Ce sont mes neveux qui m’ont surnommée comme ça.
Mais pourquoi ?
Leur maman possède un chien qui est… végan. Je lui donnais du jambon en cachette. Le toutou est tombé amoureux de moi et les enfants m’ont trouvé ce nom. Quand Valérie Bourre et Sébastien Buffet, à qui l’on doit les deux livres CD qui ont donné vie à ce spectacle, ont entendu mon histoire à la radio, ils ont décidé de créer ce personnage pour moi.
On vous sent désormais épanouie…
Je vous rassure, je n’étais pas schizophrène. Les autres personnages que j’ai incarnés par le passé ne me ressemblaient pas. Ici, j’ose le dire et je le revendique même : c’est moi ! Tatie Jambon dit ce que je pense. Dans ses amours comme dans ses excès, je lui ressemble en tous points.
C’est un spectacle pour enfants ?
Oui, mais pas que. C’est une fable moderne. Et avant tout un concert ! La scénographie, ce sont les musiciens, le groupe. Il s’adresse aux enfants à partir de 4 ans mais aussi aux adultes. On embarque toute la famille avec des thèmes d’actualité. On y aborde, avec pédagogie et psychologie, des sujets sociétaux comme le droit à la différence qui me tient tout particulièrement à cœur.
À cause des rondeurs que vous assumez ?
Comme le personnage dessiné sur l’affiche, je voulais qu’on voie ses formes, ses rondeurs, son ventre. Elle me ressemble. Et comme j’assume mes rondeurs et ma différence, je voulais que ça se retrouve aussi sur l’affiche. Ma volonté est de décomplexer les enfants.
Quel est le retour des plus petits ?
Ils comprennent tout, même par le rire ! Ils viennent d’ailleurs m’en parler après le concert. Le rire, c’est très sérieux. Les enfants sont les citoyens de demain.
Un mot sur le festival Voo Rire ?
Qui n’est pas ami avec les frères Taloche ? Je suis très heureuse qu’ils aient pensé à moi pour leur festival. Cette invitation, elle ne se refuse pas.
Votre Belgique, c’est aussi celle de Maurane…
Je ne peux pas admettre qu’elle soit partie. Elle me manque. Elle venait souvent me voir sur scène. Nous nous sommes liées d’amitié très vite. On m’a d’ailleurs reproché à mes débuts d’avoir la même voix qu’elle. C’est ce qui m’a poussée vers l’humour.
Va-t-on vous revoir dans « La France à un incroyable talent » ?
Rien n’est encore décidé. Mais ça se discute en coulisses pour le moment. On pensait ce concept enterré. Qui aurait cru que cette 13e saison allait être un aussi beau succès ? Je suis très fière d’en avoir fait partie.
Selon vous, peut-on encore continuer à rire de tout ?
On ne peut pas empêcher les gens de parler sur internet. Malheureusement, on ne sait jamais qui se cache derrière un écran. Mais je pense que nous devons continuer à parler et à rire de tout sur scène en tant qu’artistes. Sinon, la vie serait bien triste.
Que pensez-vous de la polémique sur Michael Jackson ?
Tout ça me rend triste. Il y a tellement d’argent en jeu que je reste très mitigée. Je continue de l’écouter. Il demeure un artiste majeur et sa musique me donne une force dingue depuis toujours. VINCENT ARENA